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- — Serment de Fëanor et de ses sept fils - J.R.R. Tolkien, Christopher Tolkien (éd.), Morgoth's Ring - Part. 2, "The Annals of Aman"
- Qu'il soit ennemi ou ami, qu'il soit vil ou pur,
Engeance de Morgoth ou brillant Vala,
Elda ou Maia ou Suivant,
Homme à naître en Terre du Milieu,
Ni loi, ni amour, ni ligue d'épées,
Terreur ni danger, ni même le Destin,
Ne le défendra de Fëanor, et de ses gens,
Celui qui cèle ou recèle, ou de sa main saisit,
Le découvrant garde, ou jette au loin
Un Silmaril. Ceci jurons-nous tous :
Mort nous lui dispenserons avant que Jour finisse,
Malheur tant que durera le monde ! nos paroles entends,
Eru Père de tout ! Aux Ténèbres sans fin
Damne-nous si nos actes faillissent.
Sur le mont sacré témoignez
et notre vœu retenez, Manwë et Varda !
- — Serment de Fëanor et de ses sept fils - J.R.R. Tolkien, Christopher Tolkien (éd.), Morgoth's Ring - Part. 2, "The Annals of Aman"
Le Serment de Fëanor ou Serment des Fëanoriens, est la promesse faite par le célèbre Noldor et ses fils de poursuivre Morgoth et quiconque détiendrait les Silmarils.
Histoire[]
Contexte[]
Les Noldor sont installés à Tirion en Aman et vivent leur âge d’or. Fëanor leur plus grand artisan, arrive à capter la lumière des Arbres du Valinor dans trois joyaux, les Silmarils.
Melkor qui vit en liberté à Valinor à cette époque est pris de jalousie face à la puissance des Noldor et désire les trois joyaux. Par de subtils mensonges et des demi-vérités, il sème peu à peu le doute et la discorde chez les elfes, leur parlant notamment de l’arrivée des Hommes en Arda. Certains parlent de quitter le Royaume Béni et « l’esclavage » des Noldor. Ses intrigues atteignent leur apogée quand Fëanor tire son épée, menaçant son demi-frère Fingolfin.
Lors du jugement des Valar au Cercle du Destin, la vérité éclate au grand jour et Tulkas part pour tenter de retrouver Melkor qui s'est déjà enfui. Fëanor est condamné pour son geste à douze années d’exil de Tirion. Il part avec ses fils et son père s’installer à Formenos dans le nord.[1]
En 1495 A.A., Manwë organise une grande fête et tous se rendent sur le Taniquetil dans les Halles de Manwë. De Formenos seul Fëanor vient. Profitant de la baisse de la vigilance, Melkor et Ungoliant attaquent le Valinor. Ils tuent les deux Arbres puis se rendent à Formenos. Melkor tue Finwë et vole les Silmarils.[2]
Alors que tous se lamentent aux pieds des Arbres morts, la nouvelle de l’attaque de Formenos arrive. Fëanor fou de douleur maudit Melkor lui donnant le nom de Morgoth, le Noir Ennemi du Monde, il maudit aussi la convocation de Manwë au festival puis quitte Valmar.[2]
Le Serment[]
Après un temps, Fëanor retourne à Tirion, bravant son bannissement et se rend à la haute cour du roi au sommet de la ville. Il exhorte les Noldor qui s’assemblent autour de lui à rentrer en Terre du Milieu, être à nouveau libre de leur destin, comme au temps de Cuiviénen, loin des Valar qui n’ont même pas pu protéger leur roi Finwë. Tirant son épée qui rougeoie à la lumière des torches, il prête alors son terrible Serment. Il est rejoint par ses sept fils qui tirent leurs épées et font le même vœu.
Ils jurent sur le nom d’Ilúvatar, appelant sur eux les Ténèbres Éternelles en cas de violation du serment. Ils s’engagent à poursuivre et affronter jusqu’aux confins du monde, toutes créatures, Valar, elfes, hommes ou autres, bonne ou mauvaise, né ou à naitre, qui garderait pour elle un des Silmarils. Ils prennent Manwë et Varda comme témoins de leur Serment. Jamais un tel serment inviolable n’avait été pris en Arda et beaucoup sont effrayés par leurs paroles.
Après de nombreux débats, les neuf dixièmes des Noldor décident de quitter Aman. Les autres Noldor sont prêts à quitter le Royaume Béni, mais aucuns autres ne prête le serment.
Beaucoup ne veulent pas suivre Fëanor et sa maison en Exil, et un deuxième groupe plus grand suit Fingolfin et Finarfin.[3]
Conséquences[]
Les Noldor partent en Exil et vont rejoindre le Beleriand où va se dérouler la terrible Guerre des Joyaux. Le Serment sera à l’origine des odieux Massacre Fratricide entre les elfes où les fils de Fëanor vont trahir et attaquer ceux de leur race pour tenter de récupérer les Silmarils.
Dès leur départ de Tirion, Fëanor qui a besoin de navires pour traverser la mer, Attaque Alqualondë, tuant les marins et dérobant les blanches nefs. En réponse a cette tuerie, les Valar envoient un émissaire aux Noldor pour leur annoncer leur disgrâce et la Prophétie du Nord, qui voue leurs œuvres futures à l’échec.[3]
Quand Beren et Lúthien volent un Silmarils à Morgoth, les fils de Fëanor le réclame à Thingol qui refuse. Cela va encore creuser le fossé entre les Sindar et les Noldor.[4]
Ils vont ainsi attaquer et massacrer les habitants du second royaume de Doriath puis ceux des Havres du Sirion.[4][5]
À la fin de la Guerre de la Grande Colère, Maedhros et Maglor, les deux derniers fils de Fëanor survivants, réclament les deux Joyaux récupérés sur la couronne de Morgoth. Eönwë leur refuse, les mauvais actes qu’ils ont commis durant la guerre leur ont fait perdre leur droit sur les Joyaux.
Sur de ne pouvoir accomplir leur serment si les Joyaux retournent à Valinor, ils vont voler les deux Silmarils dans le camp de l’armée des Valar, lors du Dernier Combat. Mais les Joyaux brulent leurs mains désormais maudites. Maedhros se jette dans un gouffre de feu et Maglor disparait après avoir jeté le sien dans la mer. Avec les deux joyaux disparaissent les deux derniers elfes à avoir prêté le Serment de Fëanor.[5]

Serment de Fëanor et de ses fils par Jenny Dolfen
Anciennes versions du légendaire[]
Dans Le Conte de Gilfanon, de l'époque des Contes Perdus, le serment est prêté en Terre du Milieu par les sept fils de Fëanor, après la mort de ce dernier. C'est la première apparition du serment et des sept fils.[6]
Une première version du serment est écrite par Tolkien dans un poème abandonné du milieu des années 1920, La Fuite des Noldoli.[7]
Le serment fait par Fëanor en Aman, apparait dès Le Premier « Silmarillion ».[8]
Dans Les Premières Annales du Valinor, le serment a lieu en 2991 A.A..[9]
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- — La Fuite des Noldoli, Serment de Fëanor - J.R.R. Tolkien, Christopher Tolkien (éd.), Les Lais du Beleriand - "II. Poèmes tôt abandonnés, La Fuite des Noldoli"
- Ami ou ennemi impur rejeton
de Morgoth Bauglir, ou sombre mortel
qui lui survivrait sur la terre,
nulle loi, nul amour nulle alliance des Dieux
nul pouvoir, nulle merci, nul destin immuable
ne pourra lui épargner la cruelle vengeance
des fils de Fëanor celui qui pille, s'approprie
ou qui dérobe les purs, les enchantés
globe de cristal dont la gloire ne meurt pas,
les Silmarils. Nous avons juré à jamais !
Affiliation[]
Notes et Références[]
- ↑ J.R.R. Tolkien, Christopher Tolkien (éd.), Le Silmarillion - Quenta Silmarillion, "VII. Les Silmarils et l'agitation des Noldor"
- ↑ 2,0 et 2,1 J.R.R. Tolkien, Christopher Tolkien (éd.), Le Silmarillion - Quenta Silmarillion, "VIII. Le crépuscule de Valinor"
- ↑ 3,0 et 3,1 J.R.R. Tolkien, Christopher Tolkien (éd.), Le Silmarillion - Quenta Silmarillion, "IX. La fuite des Noldor"
- ↑ 4,0 et 4,1 J.R.R. Tolkien, Christopher Tolkien (éd.), Le Silmarillion - Quenta Silmarillion, "XX. La cinquième bataile : Nirnaeth Arnoediad"
- ↑ 5,0 et 5,1 J.R.R. Tolkien, Christopher Tolkien (éd.), Le Silmarillion - Quenta Silmarillion, "XXIV. Le voyage d'Eärendil et la Guerre de la Grande Colère"
- ↑ J.R.R. Tolkien, Christopher Tolkien (éd.), Le Livre des contes perdus - "X. Le Conte de Gilfanon : la peine des Noldoli et la venue des Hommes"
- ↑ J.R.R. Tolkien, Christopher Tolkien (éd.), Les Lais du Beleriand - "II. Poèmes tôt abandonnés, La Fuite des Noldoli"
- ↑ J.R.R. Tolkien, Christopher Tolkien (éd.), La Formation de la Terre du Milieu - "II. Le Premier « Silmarillion » (L'Esquisse de la Mythologie)"
- ↑ J.R.R. Tolkien, Christopher Tolkien (éd.), La Formation de la Terre du Milieu - "VI. Les Premières Annales du Valinor"