Le quenya est une langue très ancienne parlée par les Elfes, créée à Valinor durant les Années des Arbres. C'est devenue la langue du savoir par excellence en Terre du Milieu. La séparation des Elfes en différents groupes a permis la création de différentes versions du quenya.
Histoire[]
Le quenya est la langue des Ñoldor et des Vanyar à Valinor. C'est une formalisation de l'ancien quenya après l'invention de l'écriture par l’elfe Rúmil. Le Royaume Béni évolue très doucement et le quenya subit peu de changements au cours des millénaires. L'éloignement physique des Vanyar et des Noldor va voir naitre deux dialectes proches. Après le retour des Ñoldor en Terre du Milieu, elle fut bientôt reléguée au rang de langue de la connaissance sous l'effet du bannissement ordonné par Elwë. Seul le royaume de Gondolin conserva le quenya comme langue quotidienne de la Maison royale. Après la chute du Beleriand, les Edain qui ont servi les seigneurs Noldor partent dans l'île de Númenor. Le quenya est dès lors considéré comme la plus noble des langues, et utilisé dans les occasions les plus solennelles. Pour les elfes restés en Terre du Milieu, le sindarin est la langue quotidienne. Le quenya ou Haut-elfique devient comme un latin elfiques réservé au choses les plus nobles, les cérémonies et les chants et savoir traditionnel.[1]
Différents dialectes[]
Quenya vanyarin[]
Le quenya vanyarin est le dialecte du quenya que parlent les Vanyar. Les dialectes vanyarin et ñoldorin sont très semblables, et ne commencèrent à se différencier l'un de l'autre qu'après la séparation des Vanyar et des Ñoldor, lorsque les premiers quittèrent Tirion afin d'aller résider en Valinor. Ce dialecte était généralement perçu comme plus conservateur que celui des Ñoldor, et était plus prestigieux du fait qu'il était celui de la Maison d'Ingwë, le Haut-Roi de tous les Elfes.
Quenya noldorin[]
Le quenya noldorin est le dialecte du quenya que parlent les Noldor. Ce dialecte s'est plus modifié que celui des Vanyar de par l'amour du changement et de la nouveauté. Les divers événements politiques tels que l'opposition entre Fëanor et les fils d'Indis contribuèrent également à cette différenciation. Suite à l'Exil de la majorité des Ñoldor, il semble que cette variante du quenya de Valinor soit vouée à disparaître, étant donné que les Ñoldor utilisent majoritairement le quenya vanyarin.
Quenya exilique[]
L'Exil des Ñoldor contribua à sceller la divergence entre le quenya parlé par la majorité des Ñoldor et celui parlé par les Vanyar. Cette variante fut ensuite influencée par le sindarin de Beleriand, et intégra des termes se rapportant spécifiquement à la Terre du Milieu. Cependant, suite à l'Édit d'Elwë, le quenya exilique cessa bientôt d'être une langue vernaculaire (langue régionale) pour la majorité des Ñoldor, à l’exception de la maison de Turgon à Gondolin.
Quenya númenóréen[]
Certains des Edain qui participèrent aux batailles en Beleriand aux côtés des Eldar furent amenés à apprendre le quenya de leurs alliés. Cette connaissance fut transmise à leurs descendants, qui partirent pour Númenor. Le quenya demeura dès lors la langue érudite par excellence jusqu'à l'époque de la rébellion des Hommes du Roi contre les Valar. Les Fidèles continuèrent néanmoins à révérer cette langue, et la rapportèrent en Terre du Milieu. Trois millénaires plus tard, les maîtres du savoir d'Arnor et de Gondor se devaient la connaître.
Grammaire[]
Prononciation[]
Le quenya est une langue entièrement créée par J.R.R. Tolkien. Cependant elle s'apparente énormément au latin et au finnois, et suit les mêmes règles de prononciation.
Consonnes[]
Labiale1 | Coronaire2 | Palatale3 | Vélaire4 | Labiodentale5 | |
Arrêts sans voix | P | T | c (ty) | k (c) | kw (qu) |
Arrêts exprimés | B | D | G | ɡw | |
Fricatives6 sans voix | F | θ (þ) | ç (hy) | x (ρ > h) | ʍ (hw) |
Voix fricatives et glides10 | C | j (y) | W | ||
Voies nasales | M | ¡n | ɲ (ny) | ŋ (ñ) | ŋw (ñw) |
Liquides sans voix | r̥, ɬ (hr, hl) | ||||
Liquides7 | r, l | rj, ʎ (ry, ly) | |||
Sibilants8 et Aspirates9 | s | h |
- Les consonnes et groupes de consonnes ñ, ñw, hr, et hl ne peuvent s'écrire qu'en début de mot
- Les consonnes ou groupes de consonnes p, t, ty, c, qu, f, þ, hy, v, y, w, m, n, ny, r, l, ry, ly, s, h, hw, ps, ts, et x (cs) ne peuvent s'écrire qu'en début ou milieu de mot.
Voyelles[]
En quenya, on utilise jusqu'à cinq voyelles différentes, qui sont :
- a (a)
- e (i)
- i (i)
- o (ɔ)
- u (u)
De plus ces voyelles peuvent avoir différentes utilisations :
- Les voyelles qui sont dites longues et qui ont un accent aigu (á, é, í, ó, ú) durent deux fois plus de temps que les voyelles courtes.
- Les voyelles longues ne peuvent pas exister dans une diphtongue ni juste avant plusieurs consonnes.
En quenya, on peut former plusieurs diphtongues, c'est à dire des associations de plusieurs (généralement deux) voyelles :
- ai (aj)
- au (au)
- eu (ンu)
- iu (iu)
- oi (ɔj)
- ui (uj)
Certaines combinaisons de voyelles ne forment pas de diphtongues, et sont dites "en pause". Ainsi les voyelles peuvent former une syllabe. On peut prendre comme exemple loa qui se prononce lo;a.
Les hiatus et les "e final" peuvent s'écrire avec un tréma, par exemple loëndë.
L'accentuation de la prononciation se fait sur l'avant-dernière syllabe si elle est lourde, par exemple Atalante ou Elentári. L'accentuation peut également se faire sur la troisième syllabe en partant de la fin, par exemple Fëanor.
Noms[]
Déclinaisons[]
Comme pour le latin ou le grec ancien, les noms se déclinent en quenya afin de déterminer leur fonction dans une phrase et ainsi simplifier la syntaxe.
Par exemple :
- Filium pater habet signifie "Le père a un fils".
- Filius patrem habet signifie "Le fils a un père".
Les mots ont la même place, le même sens, mais pas la même fonction, et ceci grâce aux déclinaisons. Alors que le latin ne possède que six cas, le quenya, lui, en possède dix. On obtient le tableau suivant :
Voyelle autre que "e" | Voyelle "e" | Consonne | |
Nominatif | Cirya | Lasse | Atar |
Accusatif | Ciryá | Lassé | Atar |
Génitif | Ciryo | Lasseo | Ataro |
Possessif | Ciryava | Lasseva | Atarwa |
Datif | |||
Locatif | Ciryasse | Lassesse | Ataresse |
Allative | Ciryanna | Lassenna | Atarenna |
Ablatif | Ciryallo | Lassello | Atarello |
Instrumentale | Ciryanen | Lassenen | Atarnen |
Localisatif |
Articles[]
En quenya, il n'y a qu'un seul article, le i. Il ne change pas, quel que soit le cas, le genre, ou le nombre. Ainsi i ciryamo peut signifier "le marin", mais aussi "les marins". De plus il n'y a pas d'article indéfini donc ciryamo signifie "marin" ou "un marin".
Conjugaison[]
Dans la langue quenya, il existe deux types de verbes :
- Les verbes de base, qui sont formés d'une base verbale comme tirë (tir-) qui signifie "montrer", dont la base verbale est tir.
- Les verbes dérivés, qui peuvent correspondre à deux type de verbes :
- Soit formés grâce à un suffixe qui se rattache à la base verbale, comme tulta qui signifie "invoquer" et qui vient de la base verbale tul, qui veut dire "venir".
- Soit formés à partir d'une base non verbale, comme cúna qui signifie "tordre" et qui vient de l'adjectif qui veut dire "plié".
Verbes dérivés | Verbes de base | |||||
Singulier | Pluriel | Singulier | Pluriel | Singulier | Pluriel | |
Infinitif | tulta (tulta-) | tirë (tir-) | palo (palu-) | |||
Présent simple | tulta | tultar | tirë (tir-) | tirir (tirir) | palo (palu-) | palur (palur |
Présent continu | tultëa | tultëar | tíra | tírar | pálua | páluar |
Passé | tultanë | tultaner | tirnë | tirner | pallë | paller |
Avenir | tultuva | tultuvar | tiruva | tiruvar | palúva | palúvar |
Parfait | utultië | utultier | itírië | itírier | apálië | apálier |
Nombres[]
Nombres cardinaux[]
En mathématiques, on appelle nombre cardinal d'un ensemble E (fini ou infini), intuitivement, le "nombre" d'éléments lui appartenant. On peut définir formellement ce "nombre" comme la classe de tous les ensembles équipotents à E.
En linguistique, les nombres entiers naturels zéro, un, deux, trois, etc. s’appellent des adjectifs numéraux cardinaux.
- [...] : zéro
- Minë : un
- Atta : deux
- Neldë : trois
- Canta : quatre
- Lempë : cinq
- Enquë : six
- Otso : sept
- Tolto : huit
- Nertë : neuf
- Quain : dix
- Minquë : onze
- Yunque : douze
- Quainel : treize
- Quaican : quatorze
- Quailepen : quinze
- Quainque : seize
- Otoque : dix-sept
- Couple : dix-huit
- Neterque : dix-neuf
Nombres ordinaux[]
En mathématiques, on appelle nombre ordinal un objet permettant de caractériser le type d'ordre d'un ensemble bien ordonné quelconque, tout comme en linguistique, les mots premier, deuxième, troisième, quatrième, etc. s'appellent des adjectifs numéraux ordinaux, et servent à préciser le rang d'un objet dans une collection, ou l'ordre d'un événement dans une succession.
- Minya : premier
- Tatya : deuxième
- Nelya ou Neldea : troisième
- Cantea : quatrième
- Lemenya : cinquième
- Enquea : sixième
- Otsea : septième
- Toldea : huitième
- Nertea : neuvième
- Quainea : dixième
Fractions[]
- Peresta : un demi, une moitié
- Nelesta : un tiers
- Canasta : un quart
- Lepesta : un cinquième
- Enquesta : un sixième
- Otosta : un septième
- Tolosta : un huitième
- Neresta : un neuvième
- Caista : un dixième
- Minquesta : un onzième
- Yunquesta : un douzième
Vocabulaire[]
Autres informations - Inspiration de l'auteur[]
Le quenya a été influencé spécifiquement par le finnois[1], qui est une langue agglutinante. L'inspiration grammaticale vient aussi du latin et du grec ancien. La phonologie est également basée sur le finnois et, dans une moindre mesure, sur le latin, l'italien, et l'espagnol. Certaines règles phonologiques intéressantes sont qu'aucun groupe de consonnes ne peut commencer ou terminer une syllabe (à une exception près, la double terminaison dative -nt), que les arrêts vocaux doivent être précédés de sonorants, et qu'un mot ne peut pas finir par une consonne non coronale.
La caractéristique la plus frappante du quenya est qu'il s'agit d'une langue hautement agglutinante, ce qui signifie que plusieurs affixes sont souvent ajoutés aux mots pour exprimer la fonction grammaticale. Il est possible qu'un mot en quenya ait la même signification qu'une phrase entière en français ! Par exemple, pour pour dire "Ils l'ont vu" en quenya, ça va se transformer en un seul mot : Ecénientes.
J. R. R. Tolkien a écrit beaucoup plus de travaux sur le quenya que sur ses autres langues. Ses romans célèbres pourraient être considérés comme accessoires à son passe-temps linguistique, plus approfondi et plus passionnément développé. Les revues Vinyar Tengwar et Parma Eldalamberon sont consacrées à l'édition et à la publication des articles linguistiques de Tolkien.
Le quenya est l'un des nombreux langages construits introduits au fil des ans par des écrivains de science-fiction et d'heroic fantasy, d'autres étant le klingon, le newspeak, le nadsat, et le lapine.
Dans les premiers écrits de Tolkien (cf. Histoire de la Terre du Milieu), cette langue s'appelait qenya (bien que prononcée de la même manière que le quenya), et elle a subi d'innombrables révisions à la fois dans la grammaire et le vocabulaire avant d'atteindre la forme trouvée dans le Seigneur des Anneaux et le Silmarillion. Le terme "qenya" est maintenant utilisé pour faire la distinction entre l'ancien quenya et le nouveau quenya. Cependant, la nature fluide du quenya (ou du qenya, d'ailleurs) rend une telle distinction très controversée.
Index[]
- 1Labiale : En phonétique articulatoire, une consonne labiale désigne une consonne articulée à l'aide des lèvres.
- 3Palatale : En phonétique, il s'agit d'une consonne dont la région d'articulation est le palais.
- 4Vélaire : En phonétique, il s'agit d'une consonne dont la région d'articulation est le voile du palais.
- 5Labiodentale : En phonétique, il s'agit d'une consonne dont les régions d'articulation sont la lèvre inférieure et les incisives supérieures.
Schéma interactif[]
Affiliation[]
Références[]
- ↑ Le Seigneur des Anneaux : "Appendice F"
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