Les Fidèles sont les Númenóréens qui ne renièrent pas les Valar et les Elfes sur l'île de Númenor.
Histoire[]
La Genèse[]
Après deux millénaires d'existence, la civilisation de Númenor est à son sommet. Sous le règne de Tar-Ciryatan puis de son fils Tar-Atanamir, les relations avec la Terre du Milieu changent. Les navigateurs bienfaiteurs de jadis deviennent des seigneurs demandant tribu. Sûrs de leur pouvoir et avides de richesse, certains Númenóréens se sentent l'égal des dieux et commencent à se poser des questions sur l'Interdit des Valar. Ils pensent qu'en accédant à Aman, ils pourraient devenir immortels et l'égal des Elfes voire des Valar. Face à cette fronde, Manwë envoya des Messagers à Tar-Atanamir pour lui rappeler la volonté d'Eru Ilúvatar sur le destin des Hommes. Le roi en fut fâché et ne tint pas compte des messagers. Il est le premier Roi de Númenor à conserver le trône jusqu'à sa mort.[1]
Les deux clans[]
Sous le règne de Tar-Ancalimon apparait la scission dans le peuple de Númenor, entre ceux qui comme le roi s'éloignent des Valar et des Elfes, que l'on nomme les Hommes du Roi, et ceux qui restent loyaux aux Eldar et aux Bénis, les Fidèles. Bien qu'ils restent fidèles à la couronne, le fossé entre les deux factions va s'élargir au fil des années, et les Fidèles vont devenir très minoritaires. Pendant que les Hommes du Roi créent des ports et des seigneuries dans le sud de la Terre du Milieu, les Fidèles voguent vers Pelargir, leur port, et vers le royaume de Gil-galad. La plus grande partie des Fidèles vivait à l'ouest de l'île et particulièrement vers Andúnië. Les Seigneurs d'Andúnië, influants au Conseil du Sceptre, sont les représentants les plus importants des Fidèles. Bien que ne se prononçant pas ouvertement contre le roi, ils usent de bons conseils pour essayer de l'influencer vers la sagesse.[1]
Tar-Calmacil est le premier roi à traduire son nom en Adûnaic. Les Hommes du roi l'appellent Ar-Belzagar. Ar-Adûnakhôr est le premier roi à régner sous son nom en Adûnaic, mais il conserve son nom en Quenya dans les Tables Royales. Les langues des elfes sont abandonnées et interdites en présence du roi[4]. Les Fidèles continuent d'utiliser et d'enseigner le Quenya et le Sindarin secrètement. De rares navires elfiques viennent encore en secret depuis Tol Eressëa[5].
Le roi Ar-Gimilzôr est le plus grand ennemi des Fidèles. Les langues Elfes sont interdites, l'Arbre Blanc est délaissé et l’accueil des navires de Tol Eressëa est un crime. Les Fidèles sont déportés vers le port de Rómenna et beaucoup fuient vers le nord de la Terre du Milieu. Le roi épouse de force Dame Inzilbêth, de la lignée des Seigneurs d'Andúnië. Elle est secrètement une Fidèle, et élève son fils ainé, Inziladûn, dans cette tradition. Il monte sur le trône sous le nom de Tar-Palantir et rétablit pour un temps les traditions. Il se rend à nouveau au temple d'Eru sur le Meneltarma et soigne l'Arbre Blanc, prophétisant que la lignée d'Elros est liée au sort de l'Arbre. Malgré les efforts de Tar-Palantir, aucun vaisseau Elfe ne revient sur l'île de Númenor. Gimilkhâd, le frère cadet du roi, est le chef des Hommes du Roi et s'oppose à son frère durant son règne.
La Chute de Númenor[]
Tar-Palantir n'a qu'une fille Tar-Míriel. À la mort du roi, elle doit prendre la couronne. Mais Ar-Pharazôn, le fils de Gimilkhâd, l'épouse de force et lui vole la couronne contre toutes les lois de Númenor. C'est le plus terrible des Rois de l'île. Il se proclame Roi des Hommes et soumet Sauron, qu'il ramène avec lui. L'influence de Sauron va grandissante et les Fidèles se font appeler les Rebelles. Ils sont pourchassés et beaucoup sont brûlés dans les temples dédiés à Melkor. Amandil, dernier Seigneur d'Andúnië, est alors le chef des Fidèles. Il en regroupe le plus possible dans le port de Rómenna, pressentant la fin de Númenor. Son petit-fils, Isildur, arrive à sauver une pousse de l'Arbre Blanc avant que celui-ci ne soit abattu. Amandil part ensuite seul pour tenter d'en appeler aux Valar comme son ancêtre Eärendil, mais n'atteindra jamais son but.
Quand Ar-Pharazôn part avec sa flotte pour envahir Valinor, Elendil rassemble les derniers fidèles et leurs trésors dans neuf navires et s’enfuient vers la Terre du Milieu. Ils vont ainsi échapper à la Submersion de Númenor et vont fonder les Royaumes d'Arnor et de Gondor en Terre du Milieu.[1]
Conséquences[]
La création des royaumes des Dúnedain par les derniers Fidèles en Terre du Milieu va créer une opposition durable contre Sauron et les Númenóréens Noirs. Les descendants d'Elendil restent fidèles aux Elfes et aux Valar. Même quelques millénaires plus tard, Faramir et ses rôdeurs se tournent vers l'ouest et observèrent un moment de silence avant leur repas, en mémoire de Númenor, Tol Eressëa et du Royaume Béni.[6]
La lignée des Princes de Dol Amroth est également issue d'une famille de Fidèles ayant fui en Terre du Milieu[7].
Lors du Serment d'Eorl et Cirion, l'Intendant en appelle aux Valar et à Eru pour sceller le pacte d'amitié entre le Rohan et le Gondor. Il en a le droit en tant que régent du royaume des descendants du dernier Seigneur des Fidèles, Elendil[7].
Étymologie[]
En Quenya, les Fidèles sont appelés Elendili (Amis des Elfes)[1].
Dans le texte de 1946 "The Drowning of Anadûnê", une des premières versions de l'Akallabêth, Tolkien utilise le nom adûnaic Avaltiri (Ceux qui virent les Dieux et les Elfes)[2]. Dans une version plus tardive de 1958, "The Downfall of Númenor", c'est le nom Adûnaic Nimruzîrim (Amis des Elfes) qui désigne les Fidèles[3]. Ces deux noms n'ont pas été conservés dans la version publiée du Silmarillion.
Apparitions[]
Livres[]
L'histoire de la division des Fidèles et des Hommes du Roi est racontée dans Le Silmarillion, les Appendices du Retour du Roi et dans les Contes et légendes inachevés.
Séries[]
Le Seigneur des Anneaux : Les Anneaux de Pouvoir se déroule à Númenor, en partie à l'époque d'Ar-Pharazôn. Elle évoque les dissensions dans la population de l'île.[8][9] Après l'accession au trône d'Ar-Pharazôn, la persécution s'accélère, menée par Kemen, le fils du roi.[10]
Míriel se soumet au Jugement des Valar pour rébellion contre le trône à la place d'Elendil. Immergée dans la mer, elle n'est pas dévorée par le ver marin géant, ce qui légitime sa prétention au titre de reine de Númenor, et renforce le camp des Fidèles.[11]
Ar-Pharazôn qui veut conserver le trône, accuse la reine régente d'avoir pactisé avec Sauron et utilisé sa sorcellerie pour réussir l'épreuve. Il ordonne en conséquence l'arrestation des Fidèles de la Ville pour trahison. Eärien devancent les gardes et arrive à faire fuir son père avant qu'il ne soit pris. On voit les fleurs de l'Arbre Blanc qui commencent à tomber. Elendil va voir la reine, lui demandant de fuir avec lui vers l'ouest de l'île. Elle refuse de quitter son peuple, mais lui offre l'épée Narsil et lui demande de quitter la ville.[12]
Anecdotes[]
Dans une note isolée, Tolkien évoque des "Fidèles" vivant au Quatrième Âge lors du retour de l'ombre du Mal. Ils pensent que Gandalf est le dernier avatar de Manwë. Il n'est fait mention de ces Fidèles dans aucun autre texte[13].
Affiliation[]
Références[]
- ↑ 1,0 1,1 1,2 1,3 1,4 1,5 et 1,6 Le Silmarillion, Akallabêth.
- ↑ 2,0 et 2,1 Sauron Defeated, The Drowning of Anadûnê.
- ↑ 3,0 et 3,1 Les Peuples de la Terre du Milieu, The History of the Akallabêth.
- ↑ Le Retour du Roi, Appendice A, I-Les Roi númenóréens
- ↑ Contes et légendes inachevés, La lignée d'Elros : les rois de Númenor.
- ↑ Les Deux Tours, La Fenêtre sur l’Ouest.
- ↑ 7,0 et 7,1 Contes et légendes inachevés, Notes de Cirion et Eorl.
- ↑ Les Anneaux de Pouvoir, La Grande Vague
- ↑ Les Anneaux de Pouvoir, Alliés
- ↑ Les Anneaux de Pouvoir, Salles de Pierre
- ↑ Les Anneaux de Pouvoir - Saison 2, "VI. Où est-il ?"
- ↑ Les Anneaux de Pouvoir - Saison 2, "VIII. L'Ombre et la Flamme"
- ↑ Contes et légendes inachevés, Les Istari, note.